Une vie cachée

12.2019 - Basé sur une histoire vraie, le scénario de Terence Malick brode une magnifique histoire qui s’appuie sur la foi en Dieu, sans pour autant toucher notre cœur de croyant.
Le paysan Franz Jägerstätter habite sur les hauteurs de l’Autriche avec sa femme et ses filles. Ils travaillent dur, mais sont heureux. Arrivent l’Anschluss et les nazis qui imposent la guerre aux hommes. Il part au front une première fois, mais revient avant d’avoir trop vu. Il sent alors et sait que tout cela va à l’encontre de ce qu’il croit.
La seconde fois, il refuse de se battre, et est alors emprisonné pour trahison. Il va attendre son procès en Allemagne et la peine capitale qui est assortie à la condamnation. A une époque et un lieu pro-Hitler, il fait figure d’exception, et sa femme Fani et ses filles restées au pays sont maltraitées par leurs voisins.
La belle évocation bucolique de la vie simple des paysans est sublime, mais sa durée exagérée alourdit et noie le propos comme les émotions. Licence artistique, peut-être et le voyage nous ensommeille avec beaucoup de beauté, on peut pourtant avoir le sentiment d’avoir raté le point central.
Nous sommes sensibles à la foi du héros même si elle s’appuie sur sa volonté humaine plutôt que sur l’Esprit et la parole de Dieu. Et c’est ce qui déçoit à la sortie de la projection. C’est long, c’est magnifique et si on est forcé au respect de la volonté non violente du héros, on doute de sa dimension spirituelle; le réalisateur n’a pas réussi à nous la montrer.


Valérie Revelut